Il nous semblait nécessaire d’aborder de façon un peu conséquente l’existence du groupuscule dénommé Klan du Loup malgré l’évidence démonstrative des différents éléments que nous allons emmener. Nécessaire car même si les recours aux références, symboliques et différentes rhétoriques fascistes n’auront pas échappé à certains, tout le monde n’est pas armé de façon identique et ne fait pas preuve d’une vigilance constante face aux tentatives de récupération toujours plus actives de la part d’escrocs d’extrême droite sur des sujets et luttes où ils n’ont et n’auront jamais leur place. Voici donc un court article mais nous l’espérons, efficace au but de démasquer la fumisterie Klan du Loup.
Le Klan du Loup a été créé par Rodolphe Gaziello, président-fondateur de l’association.
Gaziello est un vétéran de l’armée de terre et a fait partie de la légion étrangère au début des années 90. Il ne sera pas nécessaire d’engager un esprit critique hors du commun pour constater l’imprégnation des idées fascistes qu’il diffuse tant il use de l’imagerie nazi et la couple avec ce symbole lupin, qu’il entend défendre en tant que symbole à part entière.
« Représentation parfaite » d’Odin… Avec des cornes et dans un costume totalement à côté de la plaque…La spiritualité européenne » ou comment tenter de créer de l’identité sur une définition creuse et floue
Gaziello semblant être un indéboulonnable président puisqu’il n’a pas quitté cette fonction au sein de l’association et ce depuis l’année de sa création en 99.
On reconnaît sans peine le logo noir et jaune créé à l’occasion et utilisé notamment au but de publier des images de loup arborant un brassard nazi…
Les références vomitives sont, vous le verrez, loin de s’arrêter là puisque le logo de l’association reprend très clairement les éléments iconographiques de blasons nazi, notamment en ce qui concerne la posture du loup.
Blasons SSLogo du Klan du loup
Bien entendu, le fait même de choisir le terme Klan ne saurait être anodin au sein de cet univers pestilentiel…
On notera au passage le blason orné de la rune du loup (ou Wolfsangel) sur la veste du suprémaciste blanc à l’extrême droite de la photo
Gaziello semble avoir tâtonné pour trouver où héberger le site de son Klan ; il a notamment beaucoup publié sur overblog et hautetfort avant que ne soit créé le site actuel. Les sites, devrait-on dire puisque, entre les .eu et les .fr, les « sites officiels » se suivent et se ressemblent. Si certaines publications ont été supprimées (exemple du loup au brassard nazi, posté plus-haut), le blog est toujours plus ou moins actif.
Gaziello n’est pas le seul, loin s’en faut, à utiliser la plateforme fasciste hautetfort.
Jérôme Lescure avec la militante fasciste Arduinna Luna Mystica
C’est aussi , par exemple, le cas du « national anarchiste » Hans Cany, surnommé par lui-même « Hanns Wehrwolf » et, pour l’anecdote, « mon loupinet » par sa compagne, la militante révisionniste Luna Stenfors (aka « Arduinna Luna Mystica ») qui y loge son blog « étoiles noires ».
Cany en uniforme de la l’« Armée nationale du peuple » de la RDA, il n’a pas dû trouver celui de la Wehrmacht
L‘hébergeur de blog hautetfort a été créé par Benoit Desavoye, dont l’idéologie d’extrême-droite saute également aux yeux. Il existe cependant une différence de fond entre Desavoye et nos paganistes lupins : c’est une grenouille de bénitier (sans vouloir en rajouter dans la métaphore animale). Il nourrit de fait une obsession des culs bénits : le combat contre le droit à l’IVG.
En témoignent son site etopie(point)com et son compte twitter, son pseudo étant par ailleurs assorti de la voyelle arabe [noun] désignant par extension les chrétien-ne-s du monde arabo-musulman, très populaire depuis quelques années chez les fascistes occidentaux sur les réseaux sociaux.
Pour en revenir au corps même de l’association le Klan du Loup, on trouve parmi les membres actif-ves un certain Atome Sag, de son vrai nom Franck Passet, connu pour être un beauf réactionnaire, sexiste et homophobe, entre autres qualités.
Et en plus, il est spéciste et pro-équitation…
Passet a affirmé et confirmé à plusieurs reprises consommer des produits animaux. Il est à noter qu’à notre connaissance Gaziello, de son côté, ne s’est jamais affirmé vegan non plus.
Ce qui explique certains partenariats qui seront abordés plus bas dans cet article. De là à en déduire que ce qui intéresse notre homme est plus de récolter des fonds que de sauver des vies, il n’y a qu’un pas.
Quelques exemples de produits issus de la boutique du KDL ne laissent guère place au doute quant à la tendance ultra-droitière de l’imagerie qu’il propage.
Certains s’en seraient bien passé, et surtout pas autour du cou.
Quant à leurs « atouts » marchands ? C’est du vêtement 100 % français ! Car il est important de porter du « bien de chez nous ». « 100 % français » oui mais pas seulement ; pour la modique somme de 31 euros, et grâce à leur partenariat, vous aurez le loisir de porter du 100% natio ET spéciste.
Pour terminer, il semble exister en Belgique une antenne Clan du Loup (avec un C ; la nuance est d’importance et l’on pourrait y voir une volonté de distanciation de la frange française dont nous venons de parler) se revendiquant apolitique, mais relayant… Le site du Klan.
Anna Anathe est le compte kollektif de “l’équipe internet” du klan
En conclusion et à la lueur de cet aperçu très succinct, nous pensons qu’il faudrait faire preuve d’une mauvaise foi crasse couplée à un aveuglement militant pour croire que le Klan du Loup est simplement une association qui défend les droits fondamentaux des louves et des loups à la vie et à la liberté, et non une plate-forme supplémentaire (dans ce champ de mines que forment la multitude des collectifs animalistes) permettant aux réacs, fachos voire, ici aux nostalgiques du troisième Reich de continuer à essayer de phagocyter la cause animale, tout en faisant au passage commerce de leurs idées nauséeuses.
19 juillet 36, Révolution sociale et victoire sur le fascisme
1936, le talon de fer de l’État et du capitalisme écrase l’Europe. En URSS le capitalisme d’État s’installe dans une dictature sanglante. En Allemagne c’est le cauchemar nazi. En Italie règne le fascisme mussolinien. Au Portugal, Salazar impose la terreur.
A l’opposé de cette domination bestiale qui étendra rapidement ses tentacules à tout le continent, les idéaux de liberté et d’égalité vont triompher un moment en Espagne grâce à la révolution sociale et libertaire du 19 Juillet 36.
Les militaires espagnols imbibés d’autoritarisme et de colonialisme, se sentaient un destin national de mercenaires au service des industriels et des grands propriétaires.
Quand ils firent leur coup d’État, le 18 Juillet 1936, ils pensaient que tout irait vite, qu’en Espagne comme ce fut le cas en Allemagne ou en Italie, la population se soumettrait à la brutalité de la force armée. C’est l’inverse qui se produisit . Contre les généraux traîtres il se leva dans les 24 heures un ras de marée révolutionnaire qui allait submerger non seulement les militaires fascistes mais également la bourgeoisie dominante. Dans leur calcul, les réactionnaires et les fascistes d’Espagne avaient oublié que le contexte social de ce pays était différent du reste de l’Europe. Depuis des décennies que se succédaient dans ce pays les grèves de solidarité et que se multipliaient les “aténéos” (centres culturels libertaires), il s’y était développé une culture d’auto-organisation. Les luttes dans les quartiers et dans les entreprises, menées par la base, avaient forgé une mentalité qui refusait la soumission. Les ouvriers et les paysans ne suivaient pas les politiciens. Contrairement à de nombreux pays dans ces années, le Parti communiste et le parti fasciste (en Espagne, les phalangistes) étaient groupusculaires. Cette situation inédite qui a permis la première défaite historique du fascisme fut l’œuvre de l’anarchisme militant. La spécificité des militants anarchistes espagnols était d’être majoritairement issus des classes exploitées. D’origine paysanne ou ouvrière ils restaient dans leur milieu pour y mener la lutte de classe. A l’inverse de ce qui s’est produit en France, ils ne rejoignaient pas les appareils syndicaux réformistes. Ensemble, avec leurs collègues et avec leurs voisins, ils ont construit une fédération de groupes et de syndicats qui avaient tous pour projet le communisme libertaire et dont le fonctionnement et les tactiques essayaient d’être en cohérence avec leurs finalités.
En conséquence, Le 19 juillet 1936 vit non seulement la défaite des militaires factieux battus par le peuple en armes mais la naissance d’une révolution sociale et libertaire. Cette journée fut historique car la force et la confiance collective furent telles que spontanément des masses d’hommes et de femmes descendirent dans la rue pour s’opposer au coup d’État. Dans la plus grande partie du territoire on vit des militaires, au départ arrogants et prêts à toutes les brutalités, reculer devant des foules décidées à ne pas se laisser faire puis finir par se rendre au premier venu.
Tout comme ils avaient gagné leur liberté, tout aussi naturellement et dans un même mouvement les paysans se réapproprièrent les terres des grands possédants et les ouvriers prirent en main les machines. Dans les champs, surtout en Aragon, Valence et Catalogne, il y eut un regroupement des terres cultivées en commun au sein des Collectivités villageoises. Chacun était libre de participer ou pas à ces Collectivités. Mais même les plus sceptiques y adhéraient quand ils constataient que la Collectivité produisait mieux pour tous et avec moins de travail. Quant aux ouvriers catalans ils placèrent leur entreprise en auto-gestion et au service de tous.
Bien-entendu les privilèges, les traditions et l’obscurantisme religieux furent jetés par la fenêtre. Dans le pays de l’inquisition, on eut le droit de vivre en union libre ou de divorcer. C’était dans une atmosphère de liesse, de bonheur partagé et de fraternité que le peuple marchait vers un futur plus juste et plus humain en cet été de 1936.
Cela pouvait être contagieux. La bourgeoisie ne pouvait supporter un tel exemple. Elle était consciente de l’ampleur du vide politicien occasionné par la socialisation et l’autogestion des moyens de production qui ne laissaient aucune place aux gesticulations politiciennes. Le communisme libertaire était en marche et rendait inutile toute forme de pouvoir et de hiérarchie. Le premier acte des anciens dirigeants politiques fut d’inciter les anarchistes à participer à un gouvernement de front populaire. Ceux ci commirent l’erreur d’accepter. Certains, dont Fédérica Montseny, furent nommés ministres et ce n’est que trop tard qu’ils s’avisèrent d’avoir ainsi remis le pied à l’étrier aux adversaires de la révolution sociale. Ces derniers préféraient tout plutôt que l’émancipation sociale. Ils allaient peu à peu accomplir leur travail de sape. Les politiciens professionnels socialistes et communistes, alors qu’ils ne représentaient rien, siégèrent également dans le gouvernement républicain unitaire qui fut de moins en moins symbolique et de plus en plus réactionnaire. De plus, le capitalisme avait de nouveau un pied dans chaque camp et pouvait manœuvrer au niveau international.
Dans le camp fasciste, bien sûr, les nazis de Hitler et les chemises noires de Mussolini vinrent soutenir Franco. Dans le camp “démocrate”, les bourreaux staliniens furent invités par les dirigeants républicains. Le but des uns et des autres était commun : écraser les libertés et liquider les militants et les conquêtes révolutionnaires. Après les journées de mai 1937 à Barcelone ceci se réalisa au grand jour. On assista alors à la répression ouverte contre les dissidents anarchistes ou marxistes, puis à la destruction des collectivités par les chars du Parti Communiste Espagnol. Ce fut la militarisation de la société. La transformation par la force de la révolution en une guerre traditionnelle, dont l’épisode culminant fut l’imbécile bataille de l’Èbre, n’apporta que du sang et des larmes.
Ce fut à l’aube de la deuxième guerre mondiale -dont elle constitua de bien des manières une répétition générale- que prit fin la guerre d’Espagne.
Cette page prétend proposer des “solutions” relevant de pratiques individuelles et communautaires animées par la croyance selon laquelle ces comportements “moralisés” pourraient avoir un impact décisif sur le mode d’organisation global de la production et qu’ils seraient à terme en mesure de lutter efficacement “contre le changement climatique” ou “la catastrophe écologique”.
En faisant appel à des thématiques en apparence consensuelles comme le consommer local, “bio” ou “éthique”, que seule une petite minorité est en capacité de s’offrir, la page “Mr Mondialisation” prétend se positionner en alternative au discours dominant tout en piochant abondamment dans la rubrique écologie de l’ensemble de la presse patronale.
Dénoncer le greenwashing – cette manip de publicitaire destinée à repeindre l’économie de marché en vert – tout en le pratiquant soi-même, voilà une petite incohérence qui méritait d’être fouillée plus avant, d’autant plus que le monsieur en question, qui se présente comme “sociologue“, semble répéter depuis sa création il y a quatre ans, que sa page serait “apolitique” ou “apolitique et adogmatique“.
Or s’il y a bien un mot dont il faut se méfier en politique, c’est bien celui-là, car Mr Mondialisation est quoiqu’il puisse en dire une page politique.
En effet, l’apolitisme est le plus souvent un faux-nez bien pratique pour ceux qui n’assument pas leurs idées ou pire, qui plus pernicieusement, avancent masqués.
L’apolitisme conduit à considérer que seuls le marché et l’ordre actuel en place seraient en mesure à la fois de répondre aux préoccupations de tout un chacun et aux nécessités de réinvention totale d’un système d’organisation de la production traversant une crise systémique.
Proposition pour le moins farfelue et d’une honnêteté hasardeuse puisque l’économie de marché n’est qu’un synonyme du capitalisme, ce dernier n’existe pas sans finance, sans pillage des ressources, du travail et de la nature, sans spéculation, sans expansion, sans le vol légal de la moindre minute de travail, pour résumer, sans salariat.
Un apolitisme signant le rejet de la caste politique – ce qui est une bonne chose – mais sans que cela soit accompagné d’aspiration réelle pour la démocratie directe, ce qui matérialise finalement le refus de toute perspective de dépassement du capitalisme par la lutte solidaire et l’autogestion populaire.
Tout au plus quelques manifestations polies d’indignation.
L’apolitique cynique, quel que puisse être l’emballage pseudo-altruiste ou conquérant, accompagné du discours tarte à la crème du “changement de monde”, entend avant tout et surtout changer le sien; le reste ne lui importe guère.
Le plus souvent, le “ni droite ni gauche” de ceux qui se disent “apolitiques” est historiquement un mode opératoire classique de l’extrême droite.
Puisque “Mr Mondialisation” se refuse à dévoiler la pensée politique véhiculée sur sa page, regardons-y de plus près.
Commençons par nous intéresser à l’idéologie profonde du personnage, que l’on voit résumée ici:
Au premier abord, deux phrases teintées d’une certaine naïveté et passablement anodines. Essayons de comprendre ce qu’elles signifient vraiment car pour une fois, vous allez voir que Mr Mondialisation a le mérite d’être clair.
Qu’est ce que selon lui cette montagne infranchissable ici? Quel système économique détermine actuellement la marche injuste du monde?
La mondialisation?
Non, il s’agit du capitalisme, un capitalisme entré dans une phase de globalisation des rentes des classes possédantes et qui produit une intensification de la mise en exploitation combinée des travailleurs de la planète. Et cela n’a rien de nouveau au sein du système capitaliste.
Les capitalistes sociaux démocrates (la gauche) préféreront parler de globalisation à la place de mondialisation, quant à elle plutôt choisie par les droites.
Pourquoi?
Tout simplement parce que toute l’Histoire de l’humanité est une histoire de mondialisation. L’être humain n’a pas attendu l’invention des marches militaires pour se servir de ses deux jambes et bien heureusement! Il a forcément fallu en gravir des montagnes, ne serait-ce que pour aller découvrir ce qu’il y avait de l’autre côté, et savoir ce qu’en avaient fait ou voulaient en faire ses semblables.
Or quand on analyse les publications de Mr Mondialisation, on peut absolument toutes les commenter de la phrase suivante: “Tout changer pour que rien ne change“.
Selon Mr Mondialisation, jamais l’exploitation et l’oppression ne cesseront, un peu comme si elles appartenaient à un “ordre naturel” indépassable.
Pour lui, toute révolte sociale est vaine. En réalité, derrière les injonctions à la fois cyniques et culpabilisantes du “commencer par changer soi-même” et de “l’éveil des consciences” se cache un appel en creux à la résignation et à la soumission. Le tout nappé d’illuminations “optimistes” et “joyeuses” d’autruches béatifiées par les sermons d’une bible verte à la voix robotique.
Si c’est par la grâce de Messes Age vidéo apocalyptiques et spiritualistes hébergées sur le site Youtube que Mr Mondialisation a permis à certain-e-s de trouver la paix, de ne jamais céder au pessimisme et aux appels diaboliques de la malbouffe ou de la chair, c’est avant tout parce que le vin bio est bon, le prêtre, quant à lui, fait des miracles, il transforme les carottes en or.
C’est donc tout naturellement que l’on voit assurée ici la promotion du nuage anthroposophique en la personne de Pierre Rabhi, une publicité permanente pour Colibri que l’on retrouve en filigrane d’un très grand nombre de publications et ce sous différentes formes.
L’une des deux seules interview disponibles de Mr Mondialisation a été réalisée par “La Ruche qui dit oui“, start up [comme ils disent] dans le développement de réseaux de circuits courts et surtout proche de Colibri, une fois de plus le précepte du gourou: “On n’est jamais mieux servi que par les autres pour soi-même”
Au programme, disette joyeuse et précarité optimiste pour tous!
Diffusion du documentaire anthroposophique «Sous les pavés, la Terre» qui sonnerait “dans un contexte devenu très déprimé, comme une bouffée d’esprit rebelle, mais sans caricature ni vaine orientation.”
On notera au passage le détournement réactionnaire du slogan soixante-huitard “Sous les pavés, la plage!“…
«Sous les pavés, la Terre» Ça fait rêver…
Avec Rabhi le prophète rebelle, comme avec le dalaï lama, comme de tous temps avec tous les Clergés quels qu’ils soient, désignés ou autoproclamés, la classe possédante a pu trouver là un excellent moyen de perpétuer son oppression, sans ne jamais céder au pessimisme.
Au quotidien on est confronté à des questionnements sur nous-mêmes, sur notre travail, est-ce qu’on va avoir du travail, est-ce que la société va évoluer, etc,… Et bien cette insécurité, cette insécurité, plutôt que d’en faire de la peur, faisons de la créativité. Il y a Alan Watts qui avait écrit un livre qui s’appelait “bienheureuse insécurité” Parce que quand on est installé dans la certitude, cette certitude nous endort. Et aujourd’hui, nous n’avons pas à nous endormir. Et je bénis cette incertitude. Et je bénis cette situation dans laquelle les horizons se brouillent. Et parce que les horizons se brouillent, on fait appel à la lumière. Pierre Rabhi
Nous devons plus que la lumière à Mr Mondialisation et à Pierre Rabhi, nous leur devons la promotion d’une conception anthroposophique de la société, qui nous renvoie précisément avant les Lumières.
Cet apolitisme ne nous invite pas à détruire les structures d’oppression que sont le capitalisme, le patriarcat, le racisme, la “Doctrine Sociale de l’Eglise” mais au contraire à les considérer comme immuables. On se contente de parler de “mode de vie”, comme si celui-ci relevait d’un choix individuel, qu’il n’était pas le produit des besoins de l’économie capitaliste actuelle et qu’il n’était pas le plus souvent subi.
Le discours du “mode de vie” est en outre ethnocentré, c’est-à-dire qu’il ne voit le monde que sur la base d’une seule différentiation ethnique auxquelles on associe des développements économiques et impérialistes figés, vision conservatrice, relativiste – c’est-à-dire réactionnaire, à opposer à l’universalisme progressiste qui, bourgeois tous deux, sont à opposer à l’internationalisme – et capitaliste du monde que l’on masque habilement par le terme “altermondialisme”, cher aux économistes d’ATTAC et à tous ceux qui dénoncent les « dérives » du capitalisme et non le capitalisme lui-même.
Il n’y a pas d’étude du monde sur la base du réel capitaliste, qui est celui d’une structure internationale de prédation en chaîne entre exploiteurs-exploité-e-s. La conception du “mode de vie” se résume à une capacité d’action individuelle sur son milieu le plus souvent subie et fortement limitée, quels que puissent être la foi et le compte en banque des adeptes de cette église New Age.
“Aide-toi et la Nature t’aidera, Ecologie bien ordonnée commence par soi-même”
Ce discours écolo-mystique ayant remplacé Dieu par la Nature, s’adresse indifféremment à ceux qui ne produisent rien et qui ont tout (les 10%) et à la fois à ceux qui produisent tout et qui n’ont rien (les 90%), c’est-à-dire tout aussi bien aux princes qu’à la masse des galériens.
C’est un discours qui fait la négation de la lutte des classes, c’est un discours interclassiste, à savoir qu’il considère que l’intérêt du patron ou du cadre et de l’employéE seraient identiques. C’est un discours qui voudrait convaincre les exploitéEs de l’implacable utilité et mérite de leurs maîtres… En définitive, la Nature joue ici le rôle de la Nation, elle écrase et balaie les intérêts de classes au nom d’une entité supérieure afin de fracturer la classe des plus nombreux et de maintenir la société d’exploitation par la force, précisément la fonction du fascisme, qui fonctionne sur le mythe et en faisant remonter la pourriture des âges.
Dans l’une de ses vidéos, Mr Mondialisation le dit lui-même:
“Nos sociétés capitalistes sont sur le point de s’écrouler et beaucoup cherchent un coupable. Patrons, immigrés, chômeurs, les partis politiques fondent leur programme sur un ennemi désigné.”
A la lecture de cette phrase, beaucoup n’en croiront pas leurs yeux, elle est d’une violence terrible.
Car là est toute la perversion de la page qui se retranche souvent derrière l’intention naïve d’une “ouverture d’esprit”. C’est très perfidement qu’elle feint d’expliquer ici le mécanisme de production du fascisme tout en intégrant à la liste des victimes (immigrés, chômeurs), leurs propres oppresseurs!
C’est une rhétorique fasciste dans la mesure où elle nie au racisme sa qualité d’objet et de produit d’une relation sociale de domination. Elle intègre une vision patronale à un projet prétendument révolutionnaire (d’où le “(R)évolution“). Or cette conception du monde est profondément contre-révolutionnaire, elle revient à appeler les esclaves à se révolter aux côtés de leurs maîtres pour lutter contre des moulins à vent et ce en plein cœur d’une crise systémique.
Nous sommes là dans le confusionnisme le plus parfait.
Ainsi, il n’est pas étonnant de voir apparaître sur cette page de droite la promotion du très libéral “Revenu de Base“:
Le « revenu de base » ou la nouvelle lubie de certains libéraux pour tenter de sauver le capitalisme
Pas étonnant, bien évidemment, de voir très présente l’idéologie entrepreneuriale, car pour l’écologie réactionnaire de Colibri, ce sont les chefs d’entreprise qui sauveront le monde. [rien que ça]
Patrie, patriarcat, patriarche, paternalisme, patron, tel est le mantra “écolo” de Mr Mondialisation
Une page soit disant “alternative” et qui assure malgré cela la publicité d’évêques bien gras invités sur toutes les télés patronales:
Maintenant que l’on sait où l’on a mis les pieds, on ne s’étonnera pas de voir également figurer en bonne place sur la page de Mr Mondialisation, toute une batterie de sites conspirationnistes et fascistes, diffusés régulièrement depuis le début de la création de la page.
Mr Mondialisation évoque par exemple dans l’une de ses vidéos, le “peuple pyramide“, qui n’est rien de plus qu’une version “allégée” de la théorie fumeuse du complot judéo-maçonnique, vision paranoïaque chère aux fascistes et aux complotistes.
Depuis sa création, c’est une page qui possède de très nombreuses entrées dans la sphère conspirationniste.
Ici le démagogue de droite Pierre Jovanovic.
Pierre Jovanovic, l’animateur radio, écrivain obscurantiste et conspirationniste, en lien avec toute l’extrême droite
Etre repris par une bonne part de la sphère fasciste fut comme une forme de consécration pour Mr Mondialisation
Ou encore ici
Ou encore le mouvement sectaire techno-scientiste et antisémite Zeitgeist, proche de l’extrême droite et qui est là encore présentée comme une source “alternative”…
Il ne s’agit bien évidemment pas d’un accident mais d’une orientation politique consciente et parfaitement calculée, on retrouve une fois encore Zeitgeist par exemple ici.
On trouve également le site écolo-spiritualiste “4e singe“, proche idéologiquement de la page facebook “Les Indignés“, un site diffusant du contenu conspirationniste et d’extrême droite.
Etant donné la teneur politique générale de la page, c’est presque sans surprise que l’on retrouve Etienne Chouard, la tête de pont de toutes les extrêmes droites.
Quelques-uns des très nombreux liens entre Etienne Chouard et l’extrême droite.
Etienne Chouard apparaît lui aussi régulièrement sur la page de Mr Mondialisation.
Ici
Ou ici
Certains des plus naïfs nous répondront que Mr Mondialisation diffuse aussi du Causette, du Attac, du Acrimed, la 6e République du Front de Gauche.
Ce à quoi nous répondrons deux choses:
D’une part, les quelques entrées progressistes sur la page sont très loin de peser autant que les publications de droite et d’extrême droite.
D’autre part, on vous dira juste ceci: vous venez de comprendre ce qu’est un site confusionniste.
Exemple Mr Mondialisation publie un article du magazine féministe Causette tout en relayant ces monuments du patriarcat sortis du formol:
Ou encore ici
Un site confusionniste publie tout et son contraire, ce n’est pas la cohérence qui l’étouffe. (Même si l’on reste toujours sur une ligne à la logique capitaliste, bien évidemment). Le but est de piocher un peu partout afin de rameuter au plus large et pouvoir paisiblement diffuser son poison, en accordant par exemple une “libre expression” à une petite meute de sympathisants dans les commentaires.
La confusion sert toujours les droites, radicales ou pas, et ce n’est pas le paravent de son soutien au mariage pour Tou-te-s qui pourra l’extraire de sa famille politique naturelle.
Il est en effet bien d’avantage dans l’intérêt des dominants que des exploité-e-s, que personne ne comprenne rien à notre situation historique actuelle.
Connaissez-vous MagicJack?
Il s’agit d’un chanteur conspirationniste évoluant dans le milieu vegan réactionnaire.
MagicJack alias Maxime Ginolin, militant réactionnaire de la protection animale (et non de la libération animale.)
MagicJack dans l’une de ses vidéos, envoie un clin d’œil à Mr Mondialisation en l’intégrant à son Panthéon des personnalités marquantes de l’Histoire, au côté duquel on trouve mère Teresa.
Au moment de son décès, mère Teresa avait ouvert 517 missions accueillant les pauvres et les malades dans plus de 100 pays. Ces missions ont été qualifiées de mouroirs par des médecins ayant visité plusieurs de ces installations à Calcutta. Les deux tiers des personnes fréquentant ces missions espèrent y trouver un médecin pour être soignées et l’autre tiers agonise sans recevoir les soins appropriés. Les médecins y observent un important manque d’hygiène dans les locaux, voire de l’insalubrité, une rareté de soins réels, un régime alimentaire insuffisant et l’absence d’antidouleurs. Ce n’est pas un manque d’argent qui est en cause – la Fondation mise sur pied par mère Teresa a amassé des centaines de millions de dollars – mais une conception particulière de la souffrance et de la mort : « Il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort, à le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne beaucoup à leur souffrance », répond-t-elle aux reproches, rapporte le journaliste Christopher Hitchens. Et pourtant, lorsque mère Teresa a eu besoin de soins palliatifs, c’est dans un hôpital américain ultramoderne qu’elle les a reçus.
Les vidéos de Mr Mondialisation sont composées de montages compilant des séquences très courtes, des images le plus souvent apocalyptiques, parfois très dures, au but de s’adresser à l’émotion et à elle seule, en lieu et place de s’adresser à la réflexion.
Le but n’est pas d’instruire ou d’informer mais de choquer par le montage d’une accumulation effroyable de dégâts écologiques, séquences piochées dans l’armada de films environnementalistes sortis ces 10 dernières années, et qui mis bout à bout modifient la perception du réel. Nous sommes là très proches de la méthode sectaire. Le but est de briser les défenses intellectuelles afin de placer les auditeurs en position de réception et d’adhésion maximale au discours.
Les films de MagicJack fonctionnent exactement sur le même modèle. Là encore, ce n’est pas étonnant puisque MagicJack a largement collaboré à plusieurs des vidéos de Mr Mondialisation.
On le retrouve ici
Après ce lavage de cerveau mélangeant tout et son contraire, sur le modèle des films propagandistes de la secte Zeitgeist évoquée plus haut, il est ensuite aisé pour la voix off de délivrer des messages lénifiants.
Le CRAC que l’on retrouve bien évidemment sur Mr Mondialisation
Mais le CRAC va plus loin que de collaborer avec la Fondation Brigitte Bardot. Il fait de cet alliance quelque chose de primordial. Faisant ainsi des ennemis de la FBB des « ennemis de l’intérieur »
Ce n’est pas la seule, Mr Mondialisation assure également la promotion de toutes les associations animales les plus réactionnaires ou en tout cas, les moins progressistes.
L214 n’est pas éthique car ils sont welfaristes et collaborent avec des organisations douteuses. Le CRAC s’associe à la pire extrême-droite française 269 life est contre certaines formes de respect des communautés (homosexuelles, trans…) et dans certains cas, contre le droit à l’avortement L’AVF n’est pas l’organisation la plus engagée du monde.
Un commentaire de Mr Mondialisation dans la droite ligne de la page.
Mr Mondialisation réclame ici à ses fidèles “une pensée“, un peu comme l’on célébrerait des disparus à la messe le dimanche. Pas d’appel à solidarité directe. On parle non pas de lutte anticapitaliste mais de “sacrifice”, là encore un vocabulaire religieux. Le sacrifice consiste à faire le don d’une vie à Dieu, une offrande en guise d’hommage.
Ce sont les fous de Dieu qui se sacrifient en se faisant péter le ceinturon.
Les militants sont repeints en croisés. Le mot “cause” n’est pas prononcé, mais c’est une cause “qu’ils” croient juste. Là encore, la croyance. Et le sacrifice au nom de la Justice, qui n’est pas celle de l’émancipation mais du respect de la Nature en tant qu’entité sanctifiée. Il ne s’agit pas d’un discours libertaire mais d’un discours œcuménique.
Et pour la bonne bouche, ici le soutien à Bruno Boulefkhad, la création médiatique d’Alain Soral, un soutien qui fut ciblé sur la seule sphère d’extrême droite.
Si l’on retrouve Corinne Gouget très présente en haut des résultats des moteurs de recherche, ce n’est certainement pas grâce à ses compétences scientifiques puisqu’elle n’en possède aucune.
Maison pour tous de Marseille: l’obscurantisme populiste dans un lieu d’éducation populaire
Au départ, il n’y a absolument rien que de très anodin dans la présentation de la conférence qui aura lieu ce lundi 11 mars à La Maison pour tous « La Pauline » à Marseille, conférence organisée par une association au nom très positif « Culture Libre ». On nous propose, et gratuitement de surcroît, une information sur les effets des additifs alimentaires sur notre santé faite par une certaine Corinne Gouget.
En cette période où les scandales concernant l’alimentation font la une des médias, disposer d’une information fiable , sérieuse et indépendante est évidemment une préoccupation légitime. Et il serait tout à fait dans le rôle d’une Maison pour tous, membre d’un réseau d’Education Populaire soutenu par les pouvoirs publics d’aller dans ce sens en proposant des conférences scientifiques et contradictoires sur ces sujets.
Par contre, accueillir des intervenants , qui en réalité, ne critiquent les dérives de l’agro-alimentaire que pour précipiter les gens dans l’univers des « médecines parallèles », de l’obscurantisme anti-sciences , voire de mouvements sectaires contrevient totalement à l’objectif des mouvements d’éducation populaire qui visent justement à promouvoir la connaissance et le développement de l’esprit rationnel.
Or, si la publicité de cette conférence de Corinne Gouget et plus globalement de l’association « Culture Libre » est essentiellement assurée par le site d’extrême-droite Egalité&Réconciliation, ce n’est évidemment pas un hasard, puisque cela fait déjà longtemps qu’Alain Soral et Dieudonné s’associent périodiquement à des mouvements sectaires et se font une promotion réciproque avec les tenants de « thérapies » non conventionnelles.
Nous ne nous attarderons pas ici à démonter le contenu précis des thèses de Mme Gouget sur les additifs alimentaires. En effet, Mme Gouget n’est pas scientifique, elle n’est pas médecin, et de surcroît ne travaille pas de manière permettant le débat et la contradiction : son ouvrage ne référence que les « travaux » de gens favorables à ses thèses. Qui ne supporte pas la contradiction n’a pas à l’exiger.
Ce que propose Mme Gouget comme « alternatives » suffit à démontrer sa dangerosité : sur son site, on trouve , entre autres, des louanges et des CD à vendre qui incitent notamment à refuser les traitements médicaux contre le cancer et à s’en remettre à des pseudo-thérapies alternatives. Les personnes décédées suite au bourrage de crâne de ce type de gourous sont nombreuses, notamment en France ( voir à ce sujet le dossier de la Mivililudes sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé). Mme Gouget est également une partisane des théories anti-vaccination et fait ainsi la promotion sur son site des élucubrations de Christian Cotten, néo-nazi notoire et par ailleurs membre de la liste antisémite de Dieudonné aux élections européennes de 2009.
Quant aux pratiques concrètes de Mme Gouget, elles consistent notamment dans l’embrigadement d’enfants mineurs pour relayer ses thèses, et elle assume : on trouve ainsi sur son site le résultat d’un « concours de dessins », où les représentations d’enfants morts ou malades à côté d’aliments ordinaires témoignent des horreurs paranoïaques que Gouget et ses adeptes mettent dans la tête des mômes, sans se soucier des conséquences psychologiques éventuelles.On y trouve aussi le compte rendu d’une entrevue au Ministère de la Santé où des gamins de dix et onze ans étaient utilisés comme porte-parole de Mme Gouget ( que le Ministère de Santé ait accepté une telle « entrevue » est d’ailleurs ahurissant en soi ).
La démarche de Mme Gouget est donc loin d’être « bénévole » : outre les bénéfices tirés de la vente de son bouquin , elle se sert naturellement de ses « conférences gratuites » pour faire connaître les « thérapies -miracles » de ses « collègues » , évidemment payantes.
Et l’association « Culture Libre » qui a donc réussi à se faire inviter à la Maison pour Tous est bien une officine manifestement destinée à promouvoir de nombreux autres membres de cette sphère sectaire qui fait son beurre sur les craintes légitimes des gens face aux dangers sanitaires découlant du mode de production capitaliste , tout en concluant des alliances avec l’extrême-droite, sur la base d’une méthode commune de domestication des esprits et des porte-feuilles : se servir de la peur, l’amplifier pour mieux contrôler.
Parmi les personnalités mises en avant et promotionnées par Culture pour tous figure par exemple le docteur Etienne de Harven : il fait partie de la galaxie des négationnistes du SIDA, ceux qui prétendent envers et contre toutes les analyses scientifiques que le VIH n’existe pas. Ces théories sont loin d’être inoffensives : De Harven a fait partie des personnalités à qui le président sud africain Mbeki a prêté une oreille attentive, en créant un « Groupe Consultatif Officiel » dont lui et d’autres tenants de ses théories étaient membres. Le résultat:pendant des années, l’Afrique du Sud a retardé la mise en place de distributions de traitements anti-rétroviraux, tandis que la Ministre de la Santé prônait notamment l’ail, le jus de citron et ‘huile d’olive pour traiter les symptômes de la maladie. La mortalité a explosé.
Autre personnalité mise en avant par Culture Libre, Henri Joyeux : celui-ci est certes un cancérologue reconnu. Mais certainement pas pour les sujets sur lesquels il s’exprime notamment dans une conférence pour l’association : la nutrition et les « maladies de civilisation ».
En effet, Joyeux dans ce domaine est un partisan de l’ « instinctothérapie » : il a préfacé plusieurs ouvrages d’un de Bruno Gomby, le promoteur français de Guy-Claude Burger, gourou de la secte de l’instinctothérapie, condamné pour exercice illégal de la médecine et pour attouchement sexuels sur mineurs .
Henri Joyeux défend également la thèse selon laquelle l’IVG favoriserait le cancer du sein . Normal puisqu’il est par ailleurs catholique intégriste militant , président de Familles de France, association qui consacre actuellement l’essentiel de sa propagande à la lutte contre les droits des minorités LGBT.
Au fil des liens et des « chercheurs » proposés par Culture Libre, on trouve également Jean-Pierre Petit , un « UFOlogue » qui prétend que les gouvernements mondiaux seraient depuis longtemps en contact avec des extra-terrestres qui leur fournissent des armes secrètes.
Et évidemment, comme tout conspirationnisme est inévitablement antisémite, Culture Libre invite également les affidés d’Alain Soral, à commencer par le propagateur des thèses sur le complot juif et franc_maçon le plus à la mode en ce moment Jacob Cohen.
En France, cette mouvance sectaro-fasciste n’a nul besoin de recourir à des soutiens extérieurs pour recruter des adeptes et faire de l’argent : la médecine parallèle est un secteur en pleine expansion économique, et les scandales sanitaires suffisent à créer une peur suffisante pour que n’importe quel bouquin exploitant cette peur se vende à des dizaines de milliers d’exemplaires.
L’image de « réprouvés » du système que les charlatans en tous genre essaient de se donner n’est qu’une méthode de recrutement : la plupart des grandes maisons d’édition ont un catalogue « médecine douce et paranormal », et les liens sectaires d’un Henri Joyeux n’empêchent pas que Familles de France soit agrée par l’Education Nationale à titre “d’association éducative complémentaire de l’enseignement public“ .
Avec ou sans l’hospitalité de structures d’éducation populaire, les associations comme Culture Libre trouveront malheureusement des salles privées pour diffuser leur propagande, c’est le cas pour d’autres conférences que celle de Gouget.
Il est donc impératif qu’ils soient bannis des lieux culturels publics comme les Maisons pour Tous, où bien d’autres intervenants sérieux et scientifiques pourraient s’exprimer sur les sujets concernant la santé.
La plupart des médecines alternatives reposent sur des «théories» explicatives du réel, et notamment de la santé et des maladies, qui sont… fausses. Elles font appel à des «énergies», des «méridiens», des «ondes»… qui n’existent pas. Elles confortent les gens dans des représentations fausses du réel et des causes de leurs maladies ou de leur bonne santé. Question: peut-on construire quelque chose de durable et de fiable sur du sable ? Les auteurs la formulent ainsi : la vérité importe-t-elle ?
Il semble que oui, et pas seulement pour des raisons d’argent puisque les médecines alternatives ont un coût élevé pour une efficacité au mieux (rarement) égale à une médecine scientifique correctement exercée (ne pas donner d’antibiotique contre une affection virale par exemple). La seconde raison est que le traitement médiatique du sujet aboutit souvent à un déséquilibre flagrant: les défauts ou erreurs de la médecine scientifique sont montés en épingle tandis que la plupart des articles sur les médecines dites alternatives sont positifs. Cela peut conduire à des réactions dangereuses de la population en termes de santé publique, comme par l’affaiblissement des couvertures vaccinales.
Lire la suite ici
Cet éducateur français nous est systématiquement présenté par les média et la presse servile, comme un grand bienfaiteur de l’humanité, champion de l’universalisme, de l’amitié et de la fraternité entre les peuples, les “races” et les sexes. Qu’en est-il exactement ? Le moyen le plus simple pour le découvrir de manière objective et de le faire à travers ses propres écrits et paroles.
Le fasciste du sport, ses pensées, son œuvre
« Nous devons à Pierre de Coubertin, revendique aujourd’hui le CIO, toute l’organisation des Jeux olympiques, qui ont bénéficié de son esprit méthodique, précis et de sa large compréhension des aspirations et des besoins de la jeunesse. »
Mais même pour son époque, le baron Pierre de Coubertin, aristocrate français né en 1863, grand admirateur des civilisations grecques qui se mit en tête, après un passage en Angleterre de restaurer l’antique tradition des jeux olympiques, était un sacré réactionnaire arrimé à un racisme revendiqué.
La philosophie qui présidait aux Jeux modernes était sans ambiguïté :
« La première caractéristique de l’olympisme est d’être une religion, disait-il. En ciselant son corps par l’exercice, l’athlète antique honorait les dieux. L’athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »
Il affirmait ainsi sa vision de la hiérarchie entre les peuples de la planète :
« Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Hé bien ! C’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts. » Pierre de Coubertin
Les premiers Jeux furent marqués par un racisme éhonté.
« Je suis un colonial fanatique », écrivait sans mentir le baron Coubertin.
Il était raciste, persuadé de la supériorité des Blancs sur les Noirs :
« À la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».
Coubertin était résolument hostile à la participation des femmes aux JO, qu’il appelait « les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes », sauf à un titre : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. »
Lors de ces olympiades de 1908, 2008 athlètes représentant 22 délégations et parmi lesquels on comptait 37 femmes, participèrent à 110 épreuves.
Contrairement à l’opinion officielle entretenue, le sport version capitaliste ne représente pas une simple “continuité” des jeux antiques.
Voici le véritable cadre idéologique de la renaissance des jeux Olympiques modernes : Les femmes interdites d’accès, les Nègres, Indiens et autres métèques tolérés dans le rôle de faire valoir.
On retiendra d’ailleurs que pour la troisième olympiade de 1904 à St Louis (USA), les compétitions furent organisées séparément, ceci en fonction de la ” race ” des compétiteurs.
1904 – St Louis (USA)
Les organisateurs américains considéraient en effet les Pygmées, Turcs, Syriens et autres Sioux comme des trublions exotiques, indignes d’être comparés à la fine fleur de l’athlétisme WASP (suprématie anglo-saxonne blanche). Quant à Coubertin, malgré le succès grandissant des J.O modernes, il ne cessa de tempêter contre le laxisme ethnique des jeux et surtout l’éventuelle participation des femmes aux Olympiades. Il y voyait un affront majeur à la grandeur et à la pureté originelle de cette compétition.
En 1912, aux Jeux olympiques de Stockholm, le baron Pierre de Coubertin introduit des disciplines artistiques. Il remporte d’ailleurs l’or en littérature.
Néanmoins, la pression grandissante des mouvements féministes au cours des années 20 eut raison des règlements désuets et machistes du comité international olympique, si bien qu’en 1928, aux jeux d’Amsterdam, et contre l’avis de Coubertin bien sûr, les femmes, au nombre de 290, firent leur entrée triomphale aux épreuves d’athlétisme.
Démonstration de saut en hauteur féminin, 1908
L’olympisme des Grecs anciens ne se basait absolument pas sur l’idée du record ou l’obsession de la performance et du chronomètre. Si la confrontation entre adversaires existait, elle entrait dans un cérémonial religieux et des mythes qui n’ont plus rien à voir avec l’univers matériel et mental des jeux contemporains.
«En un siècle de laïcité, une religion était à notre disposition. Le drapeau national, symbole du moderne patriotisme montant au mât de la victoire pour récompenser l’athlète vainqueur, voilà qui continuerait le culte près du foyer allumé.» Pierre de Coubertin
Même si l’aspect militaire, la guerre entre cités, la volonté de se “doper” et la dimension mercantile étaient déjà présents. Les jeux Olympiques, comme ceux de Paris en 1900 ou de Londres en 1908, sont déjà de véritables foires commerciales.
L’appel à la collaboration de classes est un trait marquant du nationalisme et du fascisme: «Que la jeunesse bourgeoise et la jeunesse prolétarienne s’abreuvent à la même source de joie musculaire, voilà l’essentiel, qu’elles s’y rencontrent ce n’est maintenant que l’accessoire. De cette source découlera, pour l’un comme pour l’autre, la bonne humeur sociale, seul état d’âme qui puisse autoriser à l’avenir l’espoir de collaboration efficace.» Pierre de Coubertin
Mais surtout, ces jeux s’inscrivent dans un contexte de montée des tensions guerrières et participent à alimenter le nationalisme ambiant. L’institution des jeux Olympiques créée en 1896, comme pseudo-tradition de la Grèce ancienne libérant les esclaves et devant correspondre à l’idéal démocratique affiché par Pierre de Coubertin et son célèbre adage, “ l’essentiel est de participer ”, n’est qu’une imposture!
Ces jeux modernes réactivés pour propager l’hystérie chauvine, le militarisme, se situent dans le cadre de l’aliénation capitaliste oùtout repose sur l’élitisme et les rapports de domination liés à la production de marchandises.
JO de Berlin, 1936
Avant de mourir en 1937, il trouva un ultime motif de satisfaction : les JO de Berlin en 1936.
«La glorification du régime nazi, a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’ils ont connu.» Pierre de Coubertin aux côtés d’Adolf Hitler
Alors que bien des gens réclamaient leur boycott, Coubertin soutint de bon cœur le régime hitlérien qu’il admirait :
«La théorie de l’égalité des droits pour toutes les races humaines, conduit à une ligne politique contraire à tout progrès colonial. Sans naturellement s’abaisser, à l’esclavage ou même à une forme adoucie du servage, la race supérieure a raison à la race inférieure certains privilèges de la vie civilisée.» Pierre de Coubertin
« La onzième olympiade s’accomplit sur un plan magnifique. J’ai l’impression que toute l’Allemagne, depuis son chef jusqu’au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd’hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. »
Pierre de Coubertin
Hitler lui renvoya l’ascenseur en proposant Coubertin pour le prix Nobel, ce que l’Académie Nobel, pourtant très conservatrice, refusa.
Les idéaux olympiques selon Coubertin étaient en fait les mêmes que ceux du nazisme : sélection et glorification des plus forts, élimination des faibles.
C’est ainsi que Josef Goebbels fit de son mieux afin tirer parti du renouveau de l’olympisme pour glorifier le Troisième Reich et le nazisme.
Le baron Pierre de Coubertin lui même était affolé par l’idée d’un “ sport socialiste ”. Dès lors, pour renforcer la soumission à l’ordre établi, le sport devenait un des outils majeurs à disposition.